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Discutantes : Isil Erdinç et Cécile Piret
Résumé : La présentation interroge les recompositions des engagements au travail dans le contexte de l’affirmation d’un capitalisme qui s’autoproclame « vertueux ». En effet, nombre d’entreprises multinationales n’entendent plus aujourd’hui se contenter de délivrer un salaire, mais s’emploient aussi à accompagner celui-ci de « sens » et à susciter des engagements de la part de ceux et celles qui travaillent pour elles. Comment cette offre d’engagement s’articule-t-elle aux formes classiques de la citoyenneté salariale, adossées au syndicalisme et à la représentation collective du personnel ? L’enquête que nous avons menée sur Decathlon met en lumière une gestion différentielle des engagements. D’un côté, les pratiques d’engagement qui célèbrent « l’entreprise citoyenne » sont valorisées par le management, à l’instar des missions relevant de la politique de « responsabilité sociale et environnementale » (RSE). De l’autre, les engagements syndicaux ou dans le champ de la représentation du personnel sont disqualifiés, mis sous tutelle et « managérialisés » de façon à s’ajuster à la conception communautaire de l’entreprise. La présentation montre ainsi, plus largement, combien la promotion managériale de la « vertu » dans le capitalisme contemporain peut servir de point d’appui à la mise à distance et à la canalisation, voire à la répression, d’autres formes possibles d’engagement relevant d’une citoyenneté salariale plus traditionnelle.
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