L'intelligence artificielle : routine-biased technological change ou taylorisme numérique ? Juan Sebastian CARBONNEL

Publié le 19 juillet 2024 – Mis à jour le 16 janvier 2025

Juan Sebastian Carbonell, post-doctorant à l'Université de Liège, Pragmapolis, IDHES.

Présentation : Douglas Sepulchre, Isil Erdinc, Metices-ULB

Le but de cette contribution est de revenir sur l’approche dominante du changement technologique au travail en sociologie et en économie du travail et de fournir une alternative à celle-ci. L’approche dominante part de la division du travail en tâches pour distinguer tâches routinières et tâches non routinières, d’un côté, et tâches cognitives et tâches manuelles, de l’autre. Elle défend également que le changement technologique est « biaisé » à l’égard des tâches routinières, c’est-à-dire qu’elles sont plus facilement remplacées par les nouvelles technologies. Ceci aboutirait à une polarisation de la structure de l’emploi entre emplois non routiniers cognitifs et emplois non routiniers manuels.
À rebours de cette analyse, nous défendons qu’il faut faire une distinction entre le contenu du travail (quoi), la façon dont il est accompli (comment) et les outils utilisés dans l’accomplissement de celui-ci (avec quoi). Ceci permet de voir que, plus qu’une polarisation des emplois, nous constatons une tendance à la déqualification des métiers à la suite des thèses de Harry Braverman sur la dégradation du travail au XXe siècle. Pour illustrer notre propos, nous prendrons le cas de l’intelligence artificielle au travail.

Date(s)

Le 7 mars 2025

10h à 12h30

Lieu(x)

Université Libre de Bruxelles - Institut de sociologie - Bât. S

Avenue Jeanne 44 -1050 Bruxelles

Salle Janne - 15e étage