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Les désirs dans les mondes de l'art : tensions, dynamiques et reconfigurations, Bruxelles
Ce colloque explore les multiples dimensions du désir dans les mondes artistiques contemporains, en interrogeant ses formes, tensions et implications. Il s’agit de repenser le rôle du désir comme moteur de création, la condition d’artiste face aux inégalités et violences, la place du désir dans le travail artistique, les normes qui façonnent les corps désirés ou exclus, ainsi que les pratiques visant à encadrer ou réguler ces dynamiques. En mobilisant ces perspectives, le colloque invite à réfléchir sur la pertinence du désir comme clé de lecture et à envisager de nouvelles représentations pour l’art et ses acteurs.
Argumentaire
L’objectif est de discuter des recherches en sciences sociales portant sur les relations multiples entre désirs et mondes de l’art. Ce colloque se propose d’explorer la notion plurielle de « désirs » pour examiner les dynamiques et tensions qui traversent les mondes artistiques contemporains. Il s’agit de comprendre les multiples formes, parfois ambiguës ou contradictoires, que prend le désir dans ces contextes, d’analyser leurs effets et de questionner les représentations de l’artiste, de l’art et de la création qui les sous-tendent. Le colloque invite ainsi à une réflexion ouverte sur les mondes de l’art tout en interrogeant la pertinence même de ce concept, qui pourrait nécessiter le recours à d’autres cadres d’analyse.
Les communications s’inscriront dans l’un des cinq axes principaux proposés pour explorer cette problématique.
Axes thématiques
1. Repenser le désir dans l’art
Le désir a souvent été perçu comme une force individuelle, plaçant l’artiste au centre d’une vision romantique où il incarne un génie exprimant son intériorité. Cet axe invite à revisiter cette conception pour en évaluer la pertinence face aux pratiques actuelles. Il explore des approches alternatives du désir artistique, en analysant comment certains artistes redéfinissent les relations entre êtres, corps, affects et entités diverses. Les contributions pourront interroger les multiples formes du désir dans la création contemporaine et leurs répercussions sur les façons de penser l’art aujourd’hui.
2. La désirabilité de la condition artistique
Longtemps perçue comme une existence marginale mais enrichissante, la vie d’artiste a symbolisé la liberté et le dépassement des conventions. Cependant, la mise en lumière des inégalités et violences structurantes des mondes de l’art remet en question cette vision idéalisée. Cet axe propose d’analyser l’évolution de l’attractivité de la carrière artistique face à ces tensions. Quelles sont les nouvelles attitudes et représentations émergentes autour de cette condition ? La « cité inspirée » reste-t-elle une référence ou assiste-t-on à un déplacement vers d’autres modèles dans des contextes sociaux et historiques variés ?
3. Travailler avec le désir
La production et la gestion du désir exigent des artistes un investissement émotionnel et des compétences souvent éprouvantes, brouillant les limites entre les sphères professionnelle et intime. Cet axe examine les rapports de pouvoir liés à l’exigence de désirabilité, qui amplifient la vulnérabilité des artistes, souvent perçus comme disponibles sans restrictions. Les contributions pourront analyser les stratégies mises en œuvre par les artistes pour répondre à ces attentes, tout en explorant les mécanismes à l’origine des abus et violences nourris par la place centrale du désir dans l’imaginaire et les pratiques du monde de l’art.
4. La construction des artistes désirables
Dans les mondes de l’art, le corps des artistes est souvent soumis à des processus d’exposition, d’évaluation et de façonnage par des normes de désirabilité. Celles-ci sont influencées par des critères liés au genre, à la race, à l’âge ou encore à la validité, créant des dynamiques complexes et parfois paradoxales. Cet axe propose d’analyser qui définit ces catégories d’artistes « désirables » ou « indésirables » et selon quels critères. Les contributions pourront explorer les acteurs à l’origine de ces constructions, les évolutions des normes de désirabilité et les tensions qu’elles engendrent dans les pratiques artistiques contemporaines, ainsi que leurs répercussions sur les expériences vécues des artistes.
5. La régulation des artistes et de leur désir
Cet axe explore les initiatives visant à encadrer ou réguler la place du désir et ses dimensions problématiques dans les mondes de l’art. Il s’agit d’examiner comment ces efforts influencent les pratiques artistiques, les représentations et les relations au sein du champ artistique. Peut-on concevoir un monde de l’art où le désir serait marginalisé, ou faut-il au contraire le préserver comme une ressource essentielle à la création, tout en limitant ses dérives ? Les contributions pourront analyser ces tensions en les replaçant dans le contexte des mutations contemporaines du secteur artistique.
Modalités de participation
Le colloque scientifique se tiendra à Bruxelles les 22 et 23 mai 2025.
Les propositions de communication (5 000 signes maximum) doivent être envoyées à :
- Pierre Brasseur (pierre.brasseur@ulb.be)
- Emilie Garcia Guillen (emilie.garcia@ulb.be)
Date limite : 15 février 2025
Les propositions doivent inclure :
- Le titre de la communication
- Le statut et l’institution de rattachement du communicant
- Une adresse email
- Un résumé présentant la problématique abordée
Une attention particulière est demandée sur la description de la méthodologie et du terrain d’étude. Les propositions seront évaluées anonymement par le comité scientifique. Afin de préparer les sessions, un texte de 25 000 signes environ devra être soumis pour servir de base aux discussions. Plusieurs options pour valoriser ces travaux sont en cours de réflexion.
Calendrier
- 15 février 2025 : Date limite pour l’envoi des propositions
- Fin février 2025 : Réponse aux auteurs.trices
- 5 mai 2025 : Envoi des textes des communications
- 22 et 23 mai 2025 : Colloque
Frais
Les frais de transport et d’hébergement pourront être ajustés en fonction du budget disponible.
Comité d'organisation
- Pierre Brasseur (Université Libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Sciences sociales - METICES)
- Emilie Garcia Guillen (Université Libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Sciences sociales - METICES)
- Louise de Brabandère (Université Libre de Bruxelles, METICES - Institut de Sociologie)
Comité scientifique
- Pierre Bataille, Université Grenoble-Alpes, LaRAC
- Véronique Clette, Université Libre de Bruxelles, METICES
- Laurie Hanquinet, Université Libre de Bruxelles, GERME
- Liz Przybylski, University of California, Riverside
- Mathieu Trachman, INED
Université Libre de Bruxelles