Présentation des recherches
Projet de recherche FNRS (2024-2028) - Projet de recherche pluri-universitaire (PDR)
POLISYN : Rapports politiques au syndicalisme en Belgique : des échanges privilégiés à l'épreuve de la dépilarisation ?
POLISYN : Politics in trade unionism in Belgium: exclusive exchanges put to the test of depilarization?
Résumé du projet en français :
Ce projet porte sur les relations entre les partis politiques et les syndicats en Belgique à l’épreuve de la dépilarisation, c’est-à-dire le dépérissement et la dissolution progressive des sous-cultures et des réseaux organisationnels qui structurent la société belge. La Belgique est un laboratoire privilégié pour étudier les relations entre le champ politique et le champ syndical pour trois raisons principales. Premièrement, la structure pilarisée de la société belge fait que les relations entre les partis et les syndicats soient rarement remises en cause et souvent considérées comme allant de soi. Deuxièmement, la système politique, propice à la construction des gouvernements de coalition entre les partis politiques de couleur différente, rend difficile pour les acteurs syndicaux de garder les affinités partisanes trop restrictives. Dans ce contexte d’interdépendance, les organisations syndicales forment des fronts communs syndicaux autour des enjeux sociaux et économiques. Troisièmement, le terrai belge ouvre des pistes de comparaison sur plusieurs échelles : national, régional, linguistique, individuelle, sectorielle, internationale). S'appuyant sur la théorie des champs et à travers une étude comparée des trois confédérations syndicales belges, ce projet a comme l’objectif général l’analyse de la reconfiguration des relations entre les partis politiques et les syndicats en Belgique à l’œuvre depuis les années 2000. En combinant les méthodes quantitatives et qualitatives, ce projet propose un nouveau regard sur l’analyse des relations politico-syndicales au sein de chaque pilier sur différentes échelles. Cette recherche s’articulera autour de trois axes qui nous permettront d’analyser ce qui caractérise la reconfiguration des rapports syndicats-politique, le rapport au syndicalisme des militants politiques et le rapport au politique des syndicalistes : trajectoires des syndicalistes, formations syndicales et pratiques sectorielles.
Résumé du projet en anglais :
This project examines the relationship between political parties and trade unions in Belgium in the face of depilarization, i.e. the gradual decline and dissolution of the subcultures and organizational networks that structure Belgian society. Belgium is a privileged laboratory for studying the relationship between the political and trade union fields, for three main reasons. Firstly, the pillarized structure of Belgian society means that relations between parties and unions are rarely questioned and often taken for granted. Secondly, the political system, favorable to the construction of coalition governments between parties from different political views, makes it difficult for union representatives to keep partisan affinities too restrictive. In this context of interdependence, trade union organizations form common labour platforms around social and economic issues. Thirdly, the Belgian case opens up possibilities for comparison on several scales: national, regional, linguistic, individual and sectoral. Based on field theory and through a comparative study of the three Belgian trade union confederations, the overall aim of this project is to analyze the reconfiguration of relations between political parties and trade unions in Belgium since the 2000s. By combining quantitative and qualitative methods, this project offers a fresh look at the analysis of political-union relations within each pillar on different scales. This research will be structured around three axes that will enable us to analyze the reconfiguration of union-political relations, political activists' relation to unionism and labour representatives’ relation to politics: labour representatives' trajectories, union training and local/sectoral practices.
Promoteur.e.s:
ERDINC Isil - Université libre de Bruxelles [Promotrice principale]
BORRIELLO Arthur - Université de Namur [Co-promoteur]
Thèse de doctorat : « En quête de conscience de classe. Etude de cas élargie des subjectivités de classe des anciens ouvriers de la sidérurgie liégeoise face aux restructurations »
Ma thèse étudie la conscience de classe d’anciens ouvriers de la sidérurgie faisant face à un contexte d’intensification des restructurations dans l’entreprise ArcelorMittal, à Liège (Belgique). Elle est le résultat d’une enquête qualitative (2014-2016), réalisée à l’extérieur des sites usiniers, ayant combiné un travail d’observation à la cellule de reconversion, des entretiens avec des ouvriers licenciés et des mandataires syndicaux, ainsi qu’un ancrage dans le bassin liégeois. Le cadre théorique part d’une discussion croisée de l’approche bourdieusienne et de l’approche marxiste des classes sociales et des subjectivités de classes, en particulier dans leur appréhension respective des processus de domination et d’émancipation. L’enquête documente ce que l’épreuve des restructurations fait au groupe ouvrier, tant à travers l’analyse des parcours sociaux et des aspirations informant d’un fort contraste générationnel, qu’à travers celle des modes d’action, de contestations et des interprétations « par le bas » du capitalisme. Elle interroge également les rapports aux organisations syndicales ou à l’engagement militant et politique – notamment à travers les motifs d’adhésion au Parti du Travail de Belgique (PTB) dans ce contexte défavorable au travail. En recourant à l’étude de cas élargie, la thèse propose d’interpréter ces résultats par une extension aux forces politiques et idéologiques du mouvement ouvrier et leurs ambivalences sur les imaginaires politiques contemporains.
Thèse défendue à l’ULB le 3 octobre 2022. Le Jury était composé de Mme et MM. Benjamin Rubbers (Président du Jury), Esteban Martinez-Garcia (Promoteur et Secrétaire du Jury), Joël Noret (Co-promoteur), Géraldine André (UCLouvain) et Stephen Bouquin (Université d’Evry - Paris-Saclay). Défense publique : lundi 3 octobre 2022.
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