A la demande du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, les chercheurs ont réalisé en 2019 une étude portant sur l’impact des nouvelles formes de travail sur le bien-être. La synthèse du rapport, en FR et NL, est disponible sur le site du SPF Emploi: 2019 - Etude de l’impact des nouvelles formes de travail sur le bien-être.
Les conclusions suivantes sont ressorties de cette étude :
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La recherche sur l’impact de la numérisation sur la santé au travail pourrait être poursuivie au moyen d’une enquête qualitative auprès des salariés dans des situations de travail fortement influencées par la numérisation. En particulier, il serait intéressant d’étudier plus en profondeur les conséquences du travail indépendamment du temps et du lieu. Des analyses qualitatives complémentaires pourraient permettre de mieux comprendre comment l’émergence de nouvelles formes de travail perturbe les éléments caractéristiques de la « norme du travail » (unité de travail, délimitation du temps de travail, rythme de travail à temps plein, stabilité de la relation de travail salarié ou identification d’un employeur unique comme interlocuteur patronal pour les relations collectives de travail). ainsi que leur impact sur les conditions de travail et la prévention des risques professionnels.
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Tant dans la littérature spécialisée que dans les résultats de l’enquête qualitative, il est discuté de la nécessité d’une compréhension plus approfondie des effets des nouvelles formes de travail sur le bien-être des acteurs de la prévention. Nous soulignons donc l’importance de réaliser des études de cas qui, sur la base des résultats de cette première étude, peuvent analyser les obstacles et les opportunités pour la mise en place de mécanismes collectifs de prévention des risques professionnels. Dans ce contexte, comment mobiliser les acteurs économiques face à de nouveaux scénarios ? Comment faire face aux nouveaux obstacles que créent les formes de travail « atypiques » pour la mise en place de mécanismes de prévention? Une proposition d’intervention sous forme d’actions de recherche devrait être formulée.
L’objectif de cette mission est de poursuivre ces recherches et d’apporter des réponses aux questions posées dans ces 2 conclusions principales et ainsi aussi de proposer des recommandations qui permettront d’aider les acteurs de terrain à introduire ou adapter la prévention des risques professionnels. La crise du Covid-19 a accéléré l’introduction de certaines nouvelles formes d’emploi, dont la plus importante est la transition vers le télétravail régulier. Le travail hybride (travail au bureau et télétélétravail) deviendra donc la norme dans certains secteurs d’activité. Il est donc important de prendre en compte l’impact de cette crise sur la transition vers de nouvelles formes d’emploi et sur l’adaptation probable de la prévention des risques professionnels.
Cette recherche s’inscrit dans plusieurs objectifs du chapitre 1 (objectifs thématiques) du Plan national pour l’amélioration du bien-être des travailleurs dans l’exécution de leur travail (2021-2027), Plan d’action du ministre de l’Emploi en collaboration avec les partenaires sociaux du Haut Conseil pour la prévention et la protection au travail :
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Section 1. Prévention des risques liés au travail
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Risques psychosociaux (RPS)
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Troubles musculo-squelettiques (AMS)
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Chapitre 2. Les défis du télétravail et des pandémies
Dans tous les cas, l’enquête doit couvrir l’ensemble du territoire de l’État fédéral.
Commanditaire : SPF - Direction de la recherche sur l’amélioration des conditions de travail (DiOVA)
Équipes de recherche :
Vrije Universiteit Brussel (VUB), centre Démographie d’interface
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Christophe Vanroelen
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Theun Pieter van Tienoven
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Dr Van Tienoven
Université libre de Bruxelles (ULB), centre Metices
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Esteban Martinez
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Aline Bingen
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Meike Brodersen
Les objectifs de la recherche sont les suivants :
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Dans un certain nombre d’organisations (tant privées que publiques), effectuer des analyses qualitatives avec tous les acteurs sur la manière dont la transition vers le travail mobile basé sur les TIC a été organisée, y compris le travail hybride (travail de bureau et télétravail à domicile) est la principale forme en termes de nombre de salariés concernés. Cette analyse qualitative s’appuierait sur les conclusions susmentionnées de l’enquête SPF Emploi 2019 :
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Identifier les freins et leviers mis en avant par les acteurs de l’organisation pour la mise en place de mécanismes collectifs de prévention des risques professionnels.
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Identifier des solutions pour faire face à ces nouveaux obstacles à ces formes de travail « atypiques » afin de favoriser la mise en place de mécanismes de prévention.
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Identifier les actions et solutions pour mobiliser tous les acteurs de l’organisation face à ces nouvelles formes d’organisation du travail.
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Identifier ou prendre en compte l’impact de la crise du Covid-19 lors de l’analyse de la transition vers une main-d’œuvre mobile basée sur les TIC.
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Etablir une fiche anonyme pour chaque organisation, comprenant la description de l’entreprise (taille, secteur d’activité, etc.), les acteurs impliqués dans l’analyse, les freins et leviers identifiés, les actions possibles qui sont mises en place...
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Synthétiser les résultats des analyses de ces différentes organisations afin d’en extraire des informations, mais surtout des recommandations qui permettent d’aider les organisations à prendre en compte le bien-être au travail dans la transition vers une nouvelle forme ou organisation du travail.
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La forme (rapport, brochure, pages web,...) que prendra cette synthèse sera proposée par le soumissionnaire conformément au SPF Emploi. Cette synthèse sera illustrée par des exemples, des témoignages... qui permettent d’avoir des recommandations aussi concrètes et pratiques que possible.
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Bien que les risques psychosociaux (RPS) et les troubles musculo-squelettiques (AMS) soient les risques les plus fréquemment cités pour les nouvelles formes de travail, la recherche prendra en compte autant que possible tous les risques professionnels et donc, par exemple, l’impact sur l’organisation des locaux de l’organisation et sur leur conception (ex : espaces ouverts) et sur la gestion des risques liés à l’utilisation de ces locaux, comme, par exemple, la gestion des risques d’incendie.